Seconde fournée de Musiques Métisses ce samedi 27 mai avec une rencontre improbable entre le Cameroun et le Morvan. Blick Bassy et son afro-soul engagée ouvrait une soirée où s’invitait en seconde partie une transe initiée par de presque authentiques galvachers.
C’est une fois encore à l’heure de l’apéro que tout commence avec le Lézard. Pour la seconde journée de cette édition du festival Musiques Métisses, l’association colmarienne proposait au public de découvrir dans la cour du cercle Saint-Martin l’étrange entité alsaco-bretonne connue sous le nom de Bagad Kiz Avel.
Orchestre traditionnel débordant de bombardes, cornemuses et percussions, le Bagad existe hors de Bretagne (bagadoù divroet) et celui de ce soir est né du côté de Strasbourg depuis une bonne trentaine d’années.
Le premier concert en salle du soir sera, lui, marqué du sceau de l’afro-soul avec Blick Bassy. Le chanteur et guitariste, originaire du Cameroun, est un ardent défenseur entre autres de la langue bassa, et dans son dernier album (Mádibá) dont il tire l’essentiel de son set, de l’écologie. Il est accompagné d’Arno de Cazanove qui officie régulièrement une main sur les touches de ses claviers, la trompette dans l’autre, et de Romain Jovion qui triture des synthétiseurs et frappe également délicatement son pad.
Un monde harmonique coloré, sans jamais être surchargé
Les sonorités électroniques se superposent et se mêlent avec justesse pour créer un monde harmonique coloré, sans jamais être surchargé. La trompette et la voix sont traitées elles aussi et le chant parfois peut-être excessivement.
L’équilibre des compositions n’est pas pour autant affecté et si les titres se ressemblent parfois, le public reste définitivement sous le charme. Le temps de se rafraîchir à l’extérieur et des sonorités venues de l’ouest du continent africain résonneront pour la seconde prestation du soir.
Au chant et à la flûte, Simon Winzé va les incarner avec fougue. Mais la particularité de Space Galvachers c’est d’y mêler étroitement des lignes mélodiques courtes et répétitives nées au fin fond du Morvan, transcendées par le violon et la guitare de Clément Janinet, secondé par le violoncelle de Clément Petit.
Histoire de secouer en peu plus encore les hanches, Benjalin Flament rajoute une couche de redoutables percussions à la fête. La fièvre ne cessera de monter dans la salle pour contaminer l’essentiel des auditeurs. Ah la vache !
Article de Christophe SCHNEIDER paru dnas les DNA, le 28 mai 2023 à 20:54